Avant que nous allions plus loin, je me dois de te prévenir, o lectrice (ou lecteur) que ce qui va suivre contiendra des spoilers.
De quoi parle-t-on ?
Titre VO : The Accidental Gatekeeper
Titre VF : N/A
Serie : The Accidental Midlife Trilogy, Tome 1
Auteur: Carla Rehse
Résumé : It’s bad enough that Everly’s drug-selling husband is in jail and her adult daughter blames her for the situation. But now the FBI wants her to turn witness, while her husband’s criminal friends want to keep her permanently silent. With no other safe haven, Everly returns to her hometown. A place she hasn’t visited in twenty-seven years. And didn’t leave under the best of circumstances.
It’s not that Everly has a problem with her hometown, exactly, but since it sits next to Hell’s Gate, there’s bound to be a few issues. Like the archaic rules set by the angels who run the town. Or the fact that the townsfolk feel Everly abandoned her duties as one of the members of the town’s founding families. But between celestial politics or getting gunned down by a drug cartel, Everly decides to chance finding sanctuary back home.
After a little good-versus-evil stunt at the town’s border, Everly is let back in and things are great… for the first five minutes. Then Everly gets bitten by a hellhound, faints in front of her hot-and-single old high school boyfriend, and accidentally becomes the town’s Gatekeeper to Hell. A job she never wanted, isn’t trained for, and can’t shake off like gum stuck to her shoe. And as much as she’s flipping out, the celestial ruling body aren’t too pleased about it either.
Before Everly can take a deep breath and figure a way out of this mess, an angel gets killed, humans go missing and the town shuts its magical borders. Now Everly is trapped inside with dying angels, rampaging demons, and a witch with a murderous agenda. Plus, an archangel and his army surround the city and are itching to contain the town’s problems with a heaven-sent big boom. The only way out is for Everly to learn how to use her newly acquired Gatekeeper powers. But with no handbook provided, there’s a snowball’s chance in hell she’ll figure it out in time.
Quelques petites precisions
Type d’ending: Happy (?).
Genre: Fantastique avec un brin de romance
Type de romance: Ami d’enfance
Le ton de l’auteur: Assez leger et tres drole
Narration: premiere personne
Indice lacrymal (1) : Mis à part un passage un peu difficile qui pourrait tirer quelques larmes à certain.e.s d’entre vous, aucun risque a ce niveau la.
Indice de Penelope (2) : Je dirais qu’il y a eu plus de confusion que de colère alors que j’essayais de comprendre ce qui se passait
Indice de fluff (3) : Le fluff ce n’est pas exactement le fond de commerce de la série ! On est plus dans l’action que dans les câlins.
Nombre de lectures : 1
Les personnages
Everly Poppa
Age: 45 ans
Profession: Mère/femme au foyer au début du livre
Mon avis ? Everly ne vit pas exactement la meilleure période de sa vie tout au long de ce premier tome. Son mari est en prison pour trafic de drogue, sa fille refuse de lui adresser la parole pour avoir dénoncé son mari aux fédéraux, elle doit affronter les démons qu’elle avait laissé derrière elle en s’enfuyant de sa ville natale et aussi essayer de comprendre et résoudre le gros bordel dans lequel toute la ville se trouve. Mais, elle reste logique et a un plan en tête, ou au moins une prochaine étape à tenter. Même quand la situation justifierait vraiment de tomber en morceaux ou de s’emporter, elle se retient avec beaucoup de maturité. C’est probablement l’âge et expérience qui parlent bien entendu, il n’empêche que c’est très appréciable dans un personnage principal. Elle est egalement tres drole, notamment sa petite manie de disgresser des qu’elle est angoissee (parfois à voix haute), qui nous mène toujours sur des anecdotes très drôles ! Et je pense, le point sur lequel je me suis le plus identifiée à elle : son appréhension de toute activité physique ou ses regrets apres s’etre surestimée …
Lawson Valencia
Age: 45 ans
Profession: Hunter / Chasseur
Mon avis ? Ami d’enfance et premier amour d’Everly, il a apparemment gardé tout son charme, et notamment une petite fossette qui semblerait très efficace. S’il est habitué à donner des ordres en tant que chef des hunters (ce me semble), il fait confiance à Everly pour mener la barque même s’il ne l’a pas vue depuis presque 30 ans. Bien entendu cela ne l’empêche pas de faire connaître son avis, notamment pour les empêcher de marcher vers une mort certaine. Il est veuf et a un fils a peu pres de l’age de Sadie, la fille d’Everly. Il est plutôt du genre force tranquille mais du coup je suis restée un peu sur ma faim. J’attends avec impatience le tome 2 pour je l’espère en savoir plus sur lui et lui donner plus d’espace pour montrer sa personnalité.
Janice Russo
Age: 45 ans (?)
Profession: Mere au foyer (?)
Mon avis ? Janice était de la même promo de lycée qu’Everly et Lawson et pas spécialement tendre avec Everly. Elle est décrite comme la personne qui se rapprocherait le plus d’une nemesis dans leur jeunesse par Everly. Son personnage m’a bien fait rire, notamment parce qu’elle se serait bien passé de tout ce bordel et elle n’hesite pas a le rappeler, en insistant notamment pour du vin et de la nourriture. Janice est également touchée de près par tous ce qui se passe au sein de Crossing Shadows (la ville où se déroule l’intrigue), cela ne l’empeche pas d’etre tres terre a terre quand tout part en vrille autour d’elle. Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est l’évolution que l’auteur a donné à ce personnage, passant de Karen à maman dépassée et ô combien drôle et sympathique.
D’accord mais de quels types de personnages s’agit-il ?

Quelques extraits
J’ai dévoré ce livre, du coup peut-être assez peu d’extraits (il faudrait que je me fasse une relecture plus posée pour prendre plus de notes), mais je pense que ceux choisis représentent assez bien le ton du livre. Comme ce livre n’a pas encore été traduit en français (en tous cas que je sache), tous les extraits sont en anglais.
When all the good choices have disappeared faster than kids at chore time
If eighteen was the was the age of exciting self-discovery, then forty-five was the weary age of having zero shits left to give.
I scanned the area and realized I’d been right. It wasn’t a werewolf. Rather, a truck-sized, foaming-at-the-mouth, Hellhound (5). My first thought: « Huh. Damn that thing’s huge with its spooky Hellfire eyes. » My second: « Um, aren’t Hellhounds invisible except to their prey? » My third: « Holy shit on toast! That thing is headed for us! »
Pain boiled up my arm then spread across my body. And I’m not talking about I-stubbed-a-toe pain, but holy-shit-the-epidural-wore-off-so-yank-this-baby-out-NOW agony.
I did my best impression of an overcooked noodle. Or maybe a Victorian heroine suffering from the vapes.
How at forty-five f-bomb years old, could I still not know what I wanted to be when I grew up?
Tears fell down again, though I couldn’t rightly say why. Chalk it up to stress, low blood sugar, or hormones. […] Might as well throw in angels who felt the need to keep secrets and not explain themselves not matter how dire things were. Oh, plus demons. They were always convenient to blame for any misfortunes.
Le mot de la fin
Alors après toutes ces informations, qu’est-ce que j’ai vraiment pensé de ce roman ?
En le commençant, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, ne connaissant pas du tout l’auteur, j’ai reçu ce livre à travers NetGalley. Ce qui m’a tout d’abord attiré, c’était cette couverture et ensuite ce résumé prometteur. J’avais un peu peur de ne pas aimer le style de l’auteur ou de ne pas m’identifier au personnage principal comme Everly a 45 ans. Et bien pas du tout ! Au contraire, je suis quasi tout de suite rentrée dans le livre, je me suis prise dans le style et dans l’histoire qui est plein de rebondissements. Tellement d’ailleurs que j’ai fini par me coucher a 3h du matin pour le finir …
Avant de me perdre en digressions, rentrons dans le vif du sujet, a savoir qu’est-ce qui m’a plu et moins plu ?
Tout d’abord, je tiens à saluer le choix de l’auteur d’associer fantastique et personnage principal qui ne soit pas dans sa jeunesse et n’est pas un homme cis (6) caucasien hétérosexuel. J’ai vu assez peu de livres déviants presque totalement de ce schéma et c’est très agréable à lire car beaucoup plus réaliste sur certains aspects, notamment physiques. Par exemple, quand il s’agit d’escalader quelque chose ou même juste de s’agenouiller, elle ne peut s’empêcher de noter à quel point elle n’a plus l’endurance qu’elle avait plus jeune ou que son genou gauche n’est clairement pas d’accord avec ses plans. Cela rend son personnage d’autant plus accessible pour le commun des mortels qui n’est pas spécialement versé dans les activités physiques intensives et permet de s’y attacher. Après tout, qui d’entre vous n’a pas déjà lu une fiction ou les héros ne sont bizarrement jamais à court d’énergie, peu importe le nombre de course poursuites auxquels ils prennent part ? Cela a toujours le don de me faire rire. Mais ce n’est pas tout. Everly ayant passé les 27 dernières années dans le monde que vous et moi connaissons à faire des choses tout à fait mondaines, elle compare souvent ses expériences enfermée dans une ville aux frontières de l’enfer avec des anges, démons et autres, à celles de s’embrouiller avec un autre parent d’élève. Ce qui allège le ton, malgré certaines scènes et évènements assez durs, mais également envoie un message assez sympathique au lecteur je trouve. Peu importe ses expériences passées, on peut toujours y trouver de quoi grandir pour avancer peu importe ce que le futur nous réserve. Et enfin – promis après ça j’en ai fini avec ce premier paragraphe -, je place beaucoup d’espoirs dans le personnage de Sadie, la fille d’Everly de 20 ans et se trouve être gay, pour briser un peu ce fameux schéma. D’après la fin du tome 1, elle devrait prendre plus d’importance dans le tome 2 et j’ai assez hâte de voir comment l’auteur va la dépeindre, l’évolution de sa relation avec sa mère et j’espère ses amours ! Pour la dernière partie, je trouve que c’est assez peu fait quand il y a des personnages secondaires LGBTQIA+(7). Les seuls exemples que je trouve (et que je recommande d’ailleurs) c’est dans la série de livres The Mortal Instruments de Cassandra Clare avec Magnus Bane et Alec Lightwood, et le livre These Witches Don’t Burn d’Isabel Sterling avec un triangle amoureux assez intéressant. Et dans le cas de Sadie, je lui ai déjà trouvé un ship 😉
Après ce premier paragraphe bien dense, parlons un peu de l’univers du roman. Comme mentionné plus haut, l’histoire se passe à Crossing Shadows, une ville se trouvant près d’un des portails vers les enfers et de ce fait, la ville est peuplée d’anges, démons, humains et autres créatures fantastiques. Comme on peut s’y attendre, les humains au sein de cette ville ont tous des rôles bien précis et la ville est gouvernée par un conseil composé d’anges, démons et humains (si je ne me trompe pas). On a donc les bases pour un univers passionnant et des fanfictions. Seulement … on reste un peu sur notre faim de ce côté-là. Si on a les grandes lignes de cet univers, on manque un peu d’informations pour vraiment s’approprier cet univers. J’aurais par exemple beaucoup voulu en savoir plus sur sa mère, sur son enfance, ce que font les hunters ou encore l’archiviste.
Et cela est je pense du au rythme du roman, ce qui m’amène à mon troisième point. Le rythme du roman est très soutenu, avec action sur action ce qui est génial pour garder le lecteur plonge dans l’histoire, mais qui a aussi ses défauts … On a très peu de temps morts pour vraiment approfondir cet univers ou les relations entre les personnages, ce qui donne une impression d’inachevé à la fin du tome. Alors, c’est peut-être voulu, comme il s’agit d’une trilogie, cependant ces vitesses amènent à des scènes qui surprennent un peu à mon sens. [Attention la suite du paragraphe contient des spoilers] Notamment, sur la relation Everly-Lawson. On sait dès le départ, que ce sont des amours de jeunesse qui se sont quittés pas vraiment en bons termes et qu’Everly le trouve toujours très à son goût en revenant grâce au début du livre … et c’est à peu près tout jusqu’à une scène de baiser qui arrive un peu comme un cheveu dans la soupe en fin de tome. Alors certes on sait dès le départ qu’ils vont finir ensemble, mais ils se comportent plus comme des collègues ou des amis durant la plus grande partie du livre et surtout Lawson ne laisse paraître aucunes émotions ce qui donne un peu l’impression que peu importe ce qu’il se passe est à sens unique. Ce baiser est donc aussi sorti de nulle part que la relation entre Harry et Ginny(8) dans les films (if you know, you know).[Fin du spoiler]
En conclusion, malgré quelques petits défauts, c’est un premier tome très solide avec de l’action, de l’humour et un univers prometteur. J’ai beaucoup apprécié cette lecture et j’ai hâte de lire le tome 2 pour voir l’évolution des personnages et les péripéties qui attendent Everly !
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(1) Il s’agit d’une indication pour savoir à quel point j’ai pleuré en lisant ce livre.
(2) Petit indice vous révélant à quel point j’ai eu envie de frapper quelque chose (ou quelqu’un) en lisant ce livre. Et si vous vous demandez d’où vient cette Penelope, je vous redirige vers la référence ici ou ici.
(3) Pour ceux qui ne connaissent pas le fluff, d’après le dictionnaire urbain, il s’agit de « fiction (mais plus utilisé pour les fanfictions ou les mangas) mignonne ou adorable. Une scène tellement mignonne qu’elle vous donne envie de serrer quelque chose dans vos bras. » Pour résumer, ce sont des morceaux de fiction particulièrement adorables qui vous donnent l’impression de guérir votre âme.
(4) L’article contient des liens d’affiliation 🙂
(5) Les hellhound, ou chiens de l’enfer, sont souvent représentés comme des chiens a 3 tetes. Leur rôle dans différentes mythologies est souvent de garder les portes de l’autre-monde. On retrouve souvent des yeux rouges et une odeur putride, les autres caractéristiques du physique pouvant varier. Si vous êtes intéressé.e.s, j’ai trouvé cet article assez intéressant.
(6) La cisidentité est un néologisme désignant un type d’identité de genre où le genre ressenti d’une personne correspond au genre assigné à sa naissance, la personne est alors cisgenre (abrégé en cis). Le mot est construit par opposition à celui de transgenre. Plus d’informations ici.
(7) Le sigle LGBTQIA+ recouvre les termes suivants : Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Trans*, Queer et Intersexe et Asexuel·le ou Aromantique. Tous ces termes sont importants puisque nommer, c’est faire exister. C’est permettre à une réalité d’être conçue, représentée, discutée et réfléchie en tant que telle. Ainsi, les personnes concernées peuvent se définir, se comprendre, mettre des mots sur leurs ressentis et leurs parcours de vie mais aussi se reconnaître, se rassurer, échanger, se regrouper, acquérir une visibilité, revendiquer des droits… Toutes ces lettres, tous ces mots, représentent la diversité des sexualités, des préférences et des genres. Le petit « + » à la fin du sigle LGBTQIA+ est justement là pour reconnaître cette diversité en symbolisant l’ensemble des (sous-)groupes qui ne sont pas nommés au préalable et qui existent hors du champ hétéronormatif et cisnormatif. Plus d’informations ici.
(8) On parle ici du film Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé